NOTRE VRAIE PATRIE (3)

Nous voici arrivés à la troisième et dernière émission consacrée au thème “notre vraie patrie”, et qui se base sur les chapitre 11 et 12 de la lettre aux Hébreux, dans le Nouveau Testament. Nous avons médité les deux fois précédentes sur le fait que l’Alliance avec Dieu représente pour les vrais croyants, à la suite d’Abraham, notre vraie patrie, celle qui se situe bien au-dessus de toute patrie purement terrestre. Nous en avons décrit les caractéristiques: Dieu nous demande de changer notre mode de vie, d’effectuer en quelque sorte un “déménagement spirituel”, un changement radical d’orientation. Cela peut vouloir dire rompre avec des habitudes ou traditions que nous considérons comme naturelles, car désormais, l’obéissance à Sa Parole caractérise notre vie dans l’Alliance. Mais l’Alliance avec notre Dieu est aussi caractérisée par les promesses divines et les bénédictions qu’Il nous accorde. De plus, le Père de notre nouvelle patrie se montre le Père céleste de chaque génération de croyants, et donc de nos propres enfants. Les enfants nés au sein de cette nouvelle patrie, de cette Alliance de Grâce, en reçoivent le signe qui scelle la véracité des promesses de Dieu pour eux aussi. Ce signe, c’est bien sûr le baptême. Notez bien, amis auditeurs, qu’un enfant ne devient pas un enfant de l’Alliance parce qu’il est baptisé au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, comme si verser un peu d’eau sur le front de cet enfant en faisait automatiquement un enfant de l’Alliance. Croire ceci serait en fait de la superstition. Un formulaire baptismal réformé nous met en garde contre un tel danger, lorsqu’il dit: “Le baptême est une institution de Dieu afin de sceller en nous et en nos enfants Son Alliance. C’est pourquoi nous devons l’administrer dans ce but, et non pas par habitude ou superstition”. Cette superstition devient visible lorsqu’un membre d’une église, peut-etre les parents d’un enfant, ou un autre membre de la famille, insiste pour que l’enfant soit baptisé dans les deux ou trois semaines qui suivent sa naissance, car, dit-on, s’il mourait avant d’être baptisé, alors cela pourrait entraîner pour sa vie dans l’au-delà des conséquences incalculables. Non, amis auditeurs: Un enfant ne devient pas un enfant de l’Alliance parce qu’il est baptisé. C’est l’inverse qui est vrai: un enfant est baptisé parce qu’il est un enfant de l’Alliance. Pour le dire autrement: La Grâce de Dieu et Sa bénédiction accompagnent l’enfant sur la base de la foi vivante qui habite ses parents. Comme nous l’avons lu tout à l’heure, Jésus est l’auteur d’une telle foi et c’est lui qui la mène à la perfection. En fait, cet enfant est déjà un enfant de l’Alliance bien avant sa naissance: dès le moment de sa conception. Si des enfants écoutent cette émission, qu’ils prêtent maintenant bien attention: Il y a eu un moment où tu étais très, très petit; bien plus petit encore qu’un tout petit bébé. En fait, tu étais si petit que personne ne pouvait te voir, sauf le Seigneur. Tu étais profondément enfoui dans le ventre de maman, et pour te voir, il aurait fallu regarder à travers un gros microscope. Et tu étais si petit que même avec un microscope on n’aurait pas pu voir tes bras, tes jambes ou ta tête. Mais tu étais déjà là, même si ton papa et ta maman ne savaient pas encore que le Seigneur allait te donner à eux. Mais même si tu étais si petit, Le Seigneur te connaissait déjà, car c’est Lui qui t’a fait dans le ventre de maman. Et Il t’aimait déjà, parce que papa et maman croient que le Seigneur est grand et bon, et aussi parce qu’Il leur a donné la foi. Il t’aimait déjà lorsque tu étais si petit, et Il a décidé de faire de toi un membre de Sa famille. C’est pour cela que l’on t’a baptisé, peu après ta naissance.

Amis auditeurs, puissions-nous toujours nous souvenir que nous restons toujours petits devant Dieu, et combien grande est Sa Grâce envers nous, puisque malgré notre petitesse et nos péchés, nous sommes appelés Ses enfants dans l’Alliance qui a été scellée en Jésus-Christ. Puissions-nous ne jamais oublier que notre baptême est le signe que nous quittons ce monde pour en gagner un autre. Nous sommes morts à ce monde ancien, et nous sommes nés à un monde nouveau, qui est incorruptible. Administrer le signe du baptême à un petit enfant signifie donc aussi lui appliquer un signe de mort: car cet enfant a aussi été conçu périssable, et il doit aussi quitter immédiatement le monde ancien, l’ancienne patrie de la mort. Cet enfant doit aussi être enseveli avec Christ, afin de pouvoir remonter vers la vraie vie.

Mais l’image de l’Alliance comme la vraie patrie des croyants ne serait pas complète si nous nous arrêtions là. Car en Jésus-Christ notre patrie reçoit une toute nouvelle dimension: celle du Royaume de Dieu. La paternité de Dieu dans l’Alliance nous a été offerte d’une manière unique lorsque Son propre Fils est venu vivre sur terre comme notre frère. La famille de Dieu a alors pris une dimension que ni Abraham, ni Sara, ni Isaac ou Jacob n’avaient pu voir directement, comme l’expriment les versets 39 et 40: “Et tous ceux-là, qui avaient reçu par leur foi un bon témoignage, n’ont pas obtenu ce qui leur avait été promis. Car Dieu avait en vue quelque chose de meilleur pour nous, afin qu’ils ne parviennent pas sans nous à la perfection.” Désormais, nous avons vu en le Fils de Dieu le roi qui régit notre patrie. Avant Lui, les croyants avaient, pour ainsi dire, un permis de résidence permanente, qui leur donnait le droit de demeurer dans la nouvelle patrie, mais sans citoyenneté. Lui, le roi, nous donne davantage qu’un permis de résidence permamente: Il nous accorde une parfaite citoyenneté dans son Royaume. Avec un passeport légal. Ce n’est pas parce que dans le Nouveau Testament l’Alliance a soudainement disparu, et laissé la place au Royaume. Bien plutôt nous devons dire que l’Alliance avec notre Dieu, laquelle nous donne notre identité d’enfants de Dieu, est désormais devenue la constitution du Royaume. L’Alliance de Grâce est devenue la constitution du Royaume de Dieu. Et dans cette constitution se trouve cet article central: Jésus-Christ est le roi du Royaume, Il est assis à la droite du trône de Dieu, et nous, les croyants, nous sommes les citoyens du Royaume, porteurs d’un passeport en bonne et due forme. Notre privilège de citoyens du Royaume est d’être les héritiers des promesses de Dieu. Parce que nous savons, par l’Esprit Saint, combien nous sommes dépendants de Dieu le Père en Jésus-Christ, nous sommes particulièrement bénis, car c’est à nous qu’appartient le Royaume des cieux, comme nous l’assure Jésus Lui-même dans la première des béatitudes prononcées au cours du Sermon sur la Montagne: “Heureux ceux qui se reconnaissent spirituellement pauvres, car le Royaume des cieux leur appartient”. Oui, voilà ce qui est fermement inscrit dans la constitution du Royaume, c’est-à-dire dans la Nouvelle Alliance qui a été scellée par le sang de Jésus-Christ. Comme le dit le verset 28 du chapitre 12, nous recevons un royaume inébranlable, et c’est la raison pour laquelle nous devons être reconnaissants. Avec le Royaume que nous recevons, nous recevons également une citoyenneté à part entière, mais cela ne veut pas dire que tout est terminé, comme si notre chemin dorénavant était sans embûches et si plat que nous n’aurions plus jamais à changer de demeure ici-bas. Car nous attendons la cité qui a de solides fondations, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur, comme nous le dit le verset 10 du chapitre 11. Nous aussi, comme Abraham, nous attendons avec impatience notre patrie céleste, tout en sachant que Dieu nous a préparé une cité. Mais ce n’est pas comme si les contours de cette cité sont flous pour nous. Au contraire, nous voyons la forme de la cité céleste devenir de plus en plus claire dans notre propre vie d’enfants obéissants au Dieu de l’Alliance, nous qui sommes en train de croître à tous égards; dans la vie aussi de nos frères et soeurs croyants appartenant à tous les peuples et toutes les langues, c’est-à-dire dans l’Église universelle de Christ; nous voyons les contours de la cité céleste devenir de plus en plus clairs dans les fruits que l’Esprit Saint fait porter à tous ceux dans lesquels Il vit, comme dans un temple. C’est comme cela que la cité céleste devient de plus en plus visible et définie, d’une génération de croyants à une autre, car l’architecte et le constructeur en est le Dieu trois fois saint à l’oeuvre. C’est pourquoi, amis auditeurs, les raisons que nous avons de persévérer sont d’autant plus grandes et d’autant plus fortes. “Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau et le péché qui nous envelope si facilement, et courons avec persévérance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est l’auteur de la foi et qui la mène à la perfection.”