DIEU PRÉSERVE SON ÉGLISE (1)

“Dieu préserve son Église”, voilà le titre des deux méditations que “Foi et Vie Réformées” vous propose aujourd’hui et la prochaine fois, amis auditeurs. Ces deux méditations, basées sur le chapitre 2 de la seconde lettre de l’apôtre Paul à Timothée, pourraient aussi s’intituler: “Pendant deux mille ans, Dieu a préservé son Église par le moyen de fidèles serviteurs.” Mais lisons ensemble, si vous le voulez bien, les versets 1 à 13 de ce deuxième chapitre de la seconde lettre de Paul à Timothée, que nous trouvons dans la Bible, vers la fin du Nouveau Testament: “Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est en Christ-Jésus. Et ce que tu as entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles, qui soient capables de l’enseigner aussi à d’autres. Souffre avec moi comme un bon soldat du Christ-Jésus. Il n’est pas de soldat en campagne qui s’embarrasse des affaires de la vie s’il veut plaire à celui qui l’a enrôlé, et l’athlète n’est pas couronné, s’il n’a combattu suivant les règles. Le laboureur qui peine doit être le premier à recueillir le fruit. Comprends ce que je dis; car le Seigneur te donnera de l’intelligence en tout. Souviens-toi de Jésus-Christ, ressuscité d’entre les morts, issu de la descendance de David, selon mon Évangile, pour lequel je souffre jusqu’à être lié comme un malfaiteur. Mais la parole de Dieu n’est pas liée. C’est pourquoi je supporte tout à cause des élus, afin qu’eux aussi obtiennent le salut qui est en Christ-Jésus, avec la gloire éternelle. Cette parole est certaine: Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui; si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui; si nous le renions, Lui aussi nous reniera; si nous sommes infidèles, Lui demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même.”

Amis auditeurs, j’aimerais vous poser une question: l’Église de Jésus-Christ a-t-elle grandi durant les deux mille ans de son histoire? Le nombre de ses membres s’est-il accru? La réponse à une telle question est un “oui” franc et clair. L’Église a grandi, l’Église grandit tous les jours, et l’Église croîtra encore, jusqu’à ce que le nombre total des élus soit atteint. Peu importe le nombre d’obstacles ou de revers que nous autres chrétiens subissons chaque jour, et peu importe l’endroit où, dans le monde, une telle croissance peut être aperçue: selon le plan éternel de Dieu, l’Église est en croissance, comme Il l’a planifié. Nous entendons dire par exemple qu’aujourd’hui, en Asie du Sud-Est, l’Église est en pleine expansion. Mais ce ne sont pas seulement les statistiques qui nous informent ou confirment que cette expansion est en cours. Bien davantage, la Parole de Dieu elle-même nous en donne l’assurance car, comme nous venons de le lire: “Jésus-Christ demeure fidèle, il ne peut se renier lui-même.” Cette fidélité signifie en fait qu’Il continue de prendre soin de l’Église, son corps, et de la faire croître. Car il ne peut pas renier son propre corps. Et chaque fois qu’un membre croyant de l’Église meurt sur terre, nous ne devons pas penser que l’Église s’est appauvrie d’un membre. Au contraire, la mort dans la foi montre toujours que le nombre des élus est devenu plus grand, approchant le nombre total de ceux qui sont sauvés. Oui, la mort des croyants est la preuve que l’Église est en croissance. Et dans ce sens, la mort de croyants qui nous sont proches, peut-être même membres de notre famille, prend alors une signification nouvelle, même au milieu de notre deuil.

Cela dit, le texte de la lettre de Paul à Timothée sur lequel nous méditons aujourd’hui, nous appelle, nous les membres du corps, non à être infidèles, mais bien plutôt à la persévérance, au service, et même à la mort avec Christ, afin que nous puissions ensuite vivre avec Lui. Si nous regardons en arrière et observons les deux mille ans d’histoire de l’Église, alors nous ne pouvons que sentir l’impact des paroles de Paul à Timothée. Il écrit à son jeune ami: “Ce que tu as entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles qui soient capables de l’enseigner aussi à d’autres”. Oui, amis auditeurs: pendant deux mille ans le Seigneur a préservé son Église au moyen de fidèles serviteurs. Il a été et reste fidèle; Il ne peut pas se renier Lui-même! Une chaîne ininterrompue de fidèles serviteurs à travers les siècles: c’est par leur moyen, entre autres, que notre Seigneur Jésus-Christ a démontré, et démontre encore, sa fidélité. Lorsque Paul écrivit à Timothée, il ne savait certainement pas que cette chaîne consistant à confier un enseignement à des hommes fidèles, durerait encore deux mille ans plus tard. Mais avec d’autres croyants, il pouvait chanter cette hymne de l’Église primitive que nous trouvons aux versets 11 à 13 de notre texte, et qui se termine sur ces mots extraordinaires: “Lui demeure fidèle, car Il ne peut se renier Lui-même.” Et aujourd’hui, nous aussi nous pouvons chanter cette même hymne, car nous sommes témoins que dans le passé des serviteurs fidèles nous ont transmis l’Évangile de Jésus-Christ, tandis que se lèvent de nouveaux serviteurs appelés à ce même service. Bien de ces personnes sont mortes, mais nous savons maintenant que “parce qu’ils sont morts avec lui, ils vivront aussi avec lui”. Ainsi donc, Paul ne pouvait pas connaître ce qu’apporteraient deux mille ans d’histoire de l’Église, mais nous, aujourd’hui, lorsque nous lisons sa lettre au jeune Timothée, écrite en prison, et peu avant son exécution sur ordre de l’empereur romain, nous voyons bien que ses paroles sont inspirées: elles sont une prophétie qui nous est directement adressée aujourd’hui. C’est pourquoi nous pouvons également appliquer à notre situation présente un autre passage de la Bible, le verset 7 du chapitre 13 de la lettre aux Hébreux: “Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu; considérez l’issue de leur vie et imitez leur foi.” Pourtant, si Paul ne pouvait lire ou déchiffrer notre histoire présente, il savait quelque chose à propos de la fin des temps. Et l’image qu’il en dessine un peu plus loin dans sa lettre à Timothée, n’est pas très reluisante. Écoutez ce qu’il dit, au début du chapitre 3: “Sache que dans les derniers jours surgiront des temps difficiles. Car les hommes seront égoïstes, amis de l’argent, fanfarons, orgueilleux, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, sacrilèges, insensibles, implacables, calomniateurs, sans frein, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, impulsifs, enflés d’orgueil, aimant leur plaisir plus que Dieu; ils garderont la forme extérieure de la piété, mais ils en renieront la puissance.” Voyez-vous, amis auditeurs, mourir avec Christ signifie justement ne pas avoir part à ces actes qui nous sont décrits ici. Cela, c’est la vraie mort avec Christ, la mort de notre vieille nature, une mort au péché que nous pouvons voir dans la vie des serviteurs fidèles de Jésus-Christ. Car aussi choquant que cela puisse nous paraître, Paul parle ici de soi-disant leaders religieux, d’hommes qui prétendent servir Dieu. Et si nous contemplons à nouveau les deux mille ans passés d’histoire de l’Église, nous pouvons voir que l’Église a eu affaire à beaucoup de serviteurs infidèles. A dire vrai, nous nous demandons où étaient les serviteurs fidèles qui devaient constituer plusieurs des chaînons de cette chaîne ininterrompue. Mais la réponse gît ici, et nulle part ailleurs: “Lui demeure fidèle, car Il ne peut se renier Lui-même.” Même si plusieurs l’ont renié, par leurs actes ou par leur conduite infidèle, Il a préservé son Église. Aujourd’hui et demain il la préserve avec la même fidélité.

Cette fidélité de Christ, amis auditeurs, témoigne d’autre chose encore: la Parole de Dieu ne peut pas être enchaînée ou retenue prisonnière, comme nous le lisons au verset 9: “Pour cet Évangile, écrit Paul à son jeune ami Timothée, je souffre jusqu’à être lié comme un malfaiteur. Mais la parole de Dieu n’est pas liée.” Paul ne parlait pas de manière figurée, lorsqu’il mentionnait ses chaînes. Il était emprisonné et se trouvait littéralement enchaîné en attendant son exécution, et cela à cause de l’Évangile. Mais à travers un tel serviteur fidèle, Dieu a préservé son Église. Comment Paul a-t-il été fidèle? Il l’a été en proclamant sans cesse la Parole de Dieu et en vivant sa foi de manière exemplaire. Nous voyons donc que la préservation de l’Église et la proclamation de la Parole de Dieu sont une et même chose. Les deux ne sont pas séparées l’une de l’autre. Quel est donc le plan de Dieu pour Ses enfants aujourd’hui? Nous qui avons fait l’expérience de sa fidélité, nous avons vu comment Dieu a préservé son Église au moyen de serviteurs fidèles: maintenant nous sommes appelés à annoncer l’Évangile encore plus loin, afin que par notre proclamation, le Seigneur préserve et fasse croître son Église sur terre. Nous sommes les soldats qui exécutons les ordres de notre commandant, Jésus-Christ.

Lors de notre prochaine émission, nous parlerons plus en détail du caractère d’un vrai soldat du Christ qui obéit aux ordres de son commandant. Terminons donc notre émission en relisant cette hymne chrétienne que Paul cite dans sa deuxième lettre à Timothée, au chapitre deux, versets 11 à 13, et que ces mots nous remplissent de courage lorsque nous doutons ou défaillons dans notre devoir de chrétiens:

“Cette parole est certaine: Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui; Si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui; si nous le renions, Lui aussi nous reniera; si nous sommes infidèles, Lui demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même.”