DIEU PRÉSERVE SON ÉGLISE (2)

“Dieu préserve son Église”, c’est, amis auditeurs, le titre de ce second message de “Foi et Vie Réformées” sur le deuxième chapitre de la seconde lettre de Paul à Timothée. Nous avons médité ensemble la dernière fois sur le fait qu’au cours de l’histoire, Dieu s’est servi d’une chaine de serviteurs fidèles pour préserver son Église. En particulier, les paroles suivantes de l’apôtre Paul à son jeune ami Timothée nous ont guidés: “Et ce que tu as entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles, qui soient capables de l’enseigner aussi à d’autres”. C’est parce que l’enseignement apostolique a été fidèlement transmis d’une génération à l’autre, que l’Église a non seulement été préservée, mais aussi qu’elle a grandi au cours des âges. C’est ainsi que s’est manifestée la fidélité de Jésus-Christ vis-à-vis de l’Église, qui est son corps. Et lorsque les serviteurs qui auraient dû fidèlement transmettre cet enseignement ont été infidèles, Jésus-Christ, lui, a été fidèle, comme l’écrit Paul à Timothée à la fin du passage sur lequel nous méditons: il cite en fait une hymne chrétienne bien connue des premiers Chrétiens: “Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui; si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui; si nous le renions, lui aussi nous reniera; si nous sommes infidèles, lui demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même.”

Mais relisons tout ce passage, afin de bien nous le remémorer, et ainsi poursuivre notre méditation:
“Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est en Christ-Jésus. Et ce que tu as entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles, qui soient capables de l’enseigner aussi à d’autres. Souffre avec moi comme un bon soldat du Christ-Jésus. Il n’est pas de soldat en campagne qui s’embarrasse des affaires de la vie s’il veut plaire à celui qui l’a enrôlé, et l’athlète n’est pas couronné, s’il n’a combattu suivant les règles. Le laboureur qui peine doit être le premier à recueillir le fruit. Comprends ce que je dis; car le Seigneur te donnera de l’intelligence en tout. Souviens-toi de Jésus-Christ, ressuscité d’entre les morts, issu de la descendance de David, selon mon Évangile, pour lequel je souffre jusqu’à être lié comme un malfaiteur. Mais la parole de Dieu n’est pas liée. C’est pourquoi je supporte tout à cause des élus, afin qu’eux aussi obtiennent le salut qui est en Christ-Jésus, avec la gloire éternelle. Cette parole est certaine: Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui; si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui; si nous le renions, lui aussi nous reniera; si nous sommes infidèles, lui demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même.”

Chers auditeurs, ayant fait l’expérience de la fidélité de Jésus-Christ au cours des âges, c’est maintenant notre tâche de transmettre fidèlement à la génération suivante l’Évangile de Grâce du Seigneur Jésus-Christ. Nous sommes appelés à cette proclamation et à cet enseignement, et devons nous comporter en soldats fidèles à leur commandant, Jésus-Christ, qui règne du haut des cieux, à la droite du Père. Et le monde, là-dehors, est le champ de bataille. Oui c’est vrai, sur un champ de bataille meurent aussi de nombreux soldats. Mais que la mort survienne sous forme d’une exécution, comme cela fut le cas de l’apôtre Paul il y a deux mille ans, ou d’une autre manière, ne change rien à la promesse qui nous est faite par le chef tout puissant de l’armée en question: “Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui; si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui”. Le commandant en chef, Jésus-Christ, est tout puissant, car c’est lui qui nous a précédés sur le champ de bataille comme le soldat le plus courageux qui n’a pas eu peur d’aller à Jérusalem pour y accomplir sa mission divine, alors qu’il savait parfaitement que des hommes impies l’attendaient pour le piéger, le juger iniquement et le mettre à mort cruellement. Mais il savait aussi que tout cela faisait partie du plan divin de salut pour les hommes, un plan dessiné par son Père, le Dieu éternel, qui l’envoyait sur terre pour le réaliser. Jésus-Christ a directement confronté le prince des ténèbres et la mort, et il a remporté la victoire. Il est notre vrai et seul chef, celui dont Paul pouvait encore une fois témoigner, peu avant sa propre mort, lorsqu’il écrivait, au verset 8: “Souviens-toi de Jésus-Christ, ressuscité d’entre les morts, issu de la descendance de David, selon mon Évangile, pour lequel je souffre jusqu’à être lié comme un malfaiteur”. Et cet Évangile, ce message de victoire sur la mort, est d’une telle nature qu’aucune chaîne sur terre ne pourrait le retenir ou l’empêcher de progresser. Cet Évangile est une telle onde de choc que deux mille ans après la proclamation de Paul, la vie d’hommes et de femmes, partout sur la terre, s’en trouve radicalement transformée. Amis auditeurs, Paul savait que l’Évangile ne peut être enchaîné, et que l’Église croîtrait. Il savait que le commandant en chef tout puissant a ses élus. “C’est pourquoi, écrit-il au verset 10, je supporte tout à cause des élus, afin qu’eux aussi obtiennent le salut qui est en Christ-Jésus, avec la gloire éternelle.” Oui, notre chef règne, et ses soldats ne peuvent vivre autrement qu’en obéissant à ses ordres, car eux aussi sont portés par l’onde de choc de l’Évangile.

Mais, me demanderez-vous, quelles sont les caractéristiques d’un bon soldat? Aux versets 3 et 4, Paul les décrit en termes de persévérance, de privations et d’endurance: “Souffre avec moi comme un bon soldat du Christ-Jésus. Il n’est pas de soldat en campagne qui s’embarrasse des affaires de la vie s’il veut plaire à celui qui l’a enrôlé”. En effet, un bon soldat se concentre sur le champ de bataille et sur les ordres de son chef. Un bon soldat n’est pas paresseux; il ne fait pas la grasse matinée, il ne se décourage pas facilement, il regarde toujours du côté de la victoire. Un soldat de Jésus-Christ sait que son chef a déjà remporté la victoire. C’est pourquoi il accepte les privations et porte sa part des tribulations. Voilà comment nous mourons chaque jour avec Jésus-Christ, chers auditeurs: en supportant notre part de tribulations. Mais le bon soldat de Jésus-Christ sait qu’il combat sous la bannière du Dieu vivant. S’il regarde en arrière, ce n’est pas pour s’enfuir lâchement. Bien plutôt il regarde en arrière pour contempler tous les combats que lui, et d’autres soldats avant lui, ont victorieusement combattus sous la bannière de leur chef. Il sait qu’aussi bien lui que d’autres soldats ont souvent été infidèles à leur chef. Mais il se souvient aussi toutes les fois que la promesse du commandant en chef a été réitérée et tenue: “Si nous sommes infidèles, lui demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même.” Un tel soldat n’a pas peur de la mort, car il chante ce chant de guerre si spécial: “Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui; si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui.” Régner: cela veut dire qu’avec Christ nous serons les rois d’une nouvelle création dans laquelle le prince des ténèbres sera pour toujours enchaîné, et où la mort ne sera plus. Aujourd’hui la Parole de Dieu ne peut être enchaînée, même si vous ou moi nous trouvons en prison pour notre foi. Et lorsque nous persévérons à proclamer la Parole de Dieu, nous sommes en fait en train de préparer des chaînes pour Satan, pour le jour où nous régnerons avec notre chef.

Maintenant que l’Écriture Sainte nous a une fois de plus témoigné de la Grâce de notre Seigneur Jésus-Christ qui demeure fidèle et préserve son Église aujourd’hui comme par le passé, sur quelle exhortation pouvons-nous conclure? Sur celle du verset 1, amis auditeurs, sur ces mots adressés par Paul au jeune Timothée, et que nous pouvons nous approprier: “Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est en Christ-Jésus.” Soyez-forts, amis auditeurs, fortifiez-vous dans la Grâce qui est en Christ-Jésus! Il vous appelle au combat de la foi, à la persévérance, à la proclamation de l’Évangile. Il vous appelle à transmettre ce que vous avez entendu proclamer à des hommes fidèles capables de l’enseigner à leur tour à d’autres. Il fait de vous des ouvriers avec lui de la préservation de son Église sur terre. Cela veut dire, pratiquement, qu’il est important pour les communautés chrétiennes d’aider des jeunes gens motivés et qui sentent en eux cette vocation, afin qu’ils puissent être formés pour ce service. Mais tous prennent part à cette proclamation, chacun au moyen du témoignage de sa vie personnelle, familiale ou professionnelle. Ce témoignage est aussi visible dans l’amour que les croyants se portent les uns aux autres. Nous sommes appelés à vivre avec Christ, mais pour cela il nous faut être morts avec lui. Nous sommes appelés à régner avec Christ, mais pour cela il nous faut avoir persévéré dans la foi. Et si les privations et les épreuves vous font jamais douter, ou devenir infidèle au milieu de la tentation, rappelez-vous: “Lui demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même!”