LE SENS DE L’HISTOIRE (3)

3 méditations sur 2 Chroniques 20

Amis auditeurs, nous voici arrivés à la fin de notre méditation sur le sens de l’histoire, à la lumière de l’Ecriture Sainte.  Vous vous souvenez que nous avons donné la réponse suivante à la difficile question du sens de l’histoire: L’histoire est le temps durant lequel le Dieu de l’Alliance garde son peuple et le fait parvenir à sa destination d’une manière extraordinaire, au milieu des plus grands dangers.  Puis nous avons posé une première question: Qui exactement Dieu garde-t-il, et comment son peuple lui demande-t-il une telle garde?  Nous avons dit que Dieu répondait à un peuple confessant sa totale dépendance vis-à-vis de Lui, et son impuissance à remporter la victoire sans l’aide divine.  Mais nous avons également souligné le fait que Juda, avec à sa tête le roi Josaphat, avait pris au sérieux les stipulations de l’Alliance de l’Eternel.  Le roi avait enjoint les juges de toujours garder à l’esprit la pensée suivante, lorsqu’ils rendraient la justice:  Prenez garde quand vous agirez, car il n’y a chez l’Eternel, notre Dieu, ni fraude, ni considération de personnes, ni acceptation de présents.”  Mais relisons maintenant ensemble les versets 1 à 12 du chapitre 20 du second livre des Chroniques:

Après cela, les fils de Moab et les fils d’Ammon, et avec eux d’autres Ammonites arrivèrent pour combattre Josaphat. On vint en informer Josaphat en disant: une multitude nombreuse s’avance contre toi depuis l’autre côté de la mer, depuis la Syrie, et ils sont à Hatsatsôn, c’est-à-dire Eyn-Guédi.  Josaphat éprouva de la crainte et décida de consulter l’Eternel.  Il proclama un jeûne pour tout Juda.  Juda se rassembla pour chercher l’Eternel, et l’on vint de toutes les villes de Juda pour chercher l’Eternel.  Josaphat se tint debout au milieu de l’assemblée de Juda et de Jérusalem, dans la maison de l’Eternel, devant le nouveau parvis.  Il dit: Eternel, Dieu de nos pères, n’es-tu pas Dieu dans les cieux, et n’est-ce pas toi qui domines sur tous les royaumes des nations?  N’y a-t-il pas dans ta main la force et la puissance?  Nul ne peut t’affronter!  N’est-ce pas toi, notre Dieu, qui a dépossédé les habitants de ce pays devant ton peuple d’Israël, et qui l’as donné pour toujours à la descendance d’Abraham qui t’aimait?  Ils l’ont habité, ils t’y ont bâti un sanctuaire pour ton nom, en disant: S’il arrive sur nous un malheur, l’épée, le jugement, la peste ou la famine, nous nous tiendrons devant cette maison et devant toi, car ton nom est devant cette maison.  Nous t’appellerons au secours du sein de notre détresse; tu écouteras et tu sauveras!  Maintenant voici que les Ammonites et les Moabites, et ceux des monts de Séir, chez lesquels tu n’as pas permis à Israël d’entrer quant il venait du pays d’Egypte - car il s’est écarté d’eux et ne les a pas détruits - , les voici qui nous récompensent en venant nous chasser de ta possession que tu nous a donnée.  O notre Dieu, n’exerceras-tu pas tes jugements sur eux?  Car nous sommes sans force devant cette multitude qui s’avance contre nous, et nous ne savons que faire, mais nos yeux sont sur toi. 

 

Sans doute, amis auditeurs, poserez-vous à présent cette question: mais qu’en est-il des croyants qui ont prié et supplié Dieu en temps de danger et de persécution, et qui ont été anéantis, sans qu’un miracle comme celui dont il est question dans notre texte, se produise?  Certes, cette question est sur les lèvres de beaucoup d’entre nous, et nous ne pouvons ni ne devons tenter de la supprimer:  n’y avait-il pas des croyants parmi les femmes et enfants rwandais réfugiés dans l’ex-Zaïre?   Ces gens, et tant d’autres au cours de l’histoire, n’étaient-ils donc pas la prunelle de Dieu?  Comment Dieu leur a-t-il répondu?  La seule réponse que nous ayons, amis auditeurs, doit aussi être posée sous forme de question:  le Fils de Dieu n’était-il pas beaucoup plus important pour le Père que son peuple, lequel demeure après tout toujours pécheur?  Et pourtant Dieu n’a pas épargné Son propre Fils, à cause de nous, les humains.  Mais s’il ne l’épargna pas, ce fut justement pour remporter la plus grande victoire de tous les temps.  La mort de Jésus-Christ sur la croix fait entièrement partie du combat de Dieu contre les forces du Malin.  De même, la mort injuste de tout croyant au cours de l’histoire fait partie du combat de Dieu.  O notre Dieu, n’exerceras-tu pas tes jugements sur eux?”  Il exercera ses jugements sur eux, comme il a frappé à mort Satan au jour de la Résurrection.  Mais avant la Résurrection vient la Croix.  Le grand réformateur de l’Eglise, Jean Calvin, écrivait une fois à un ami, après que de très mauvaises nouvelles concernant les Protestants lui soient parvenues:  ils venaient de perdre une bataille décisive et cette défaite mettait en danger l’existence même de la Réforme.  Il disait dans cette lettre:  “Jusqu’ici nous avons toujours combattu sous la bannière de Jésus-Christ ressuscité.  Mais maintenant il va nous falloir apprendre à combattre sous la bannière de Sa Croix.”  En effet, la bannière de la Croix mène certainement le peuple de Dieu à sa destination finale, hors de la tombe.  C’est pourquoi nous aussi devons apprendre à suivre cette bannière si c’est celle que Dieu nous envoie pour notre combat présent.  Ceci nous mène à la dernière question qu’il nous faut poser, en regard du texte sur lequel nous méditons:

Quelle est précisément cette destination, vers laquelle Dieu nous mène?

Ce n’est rien de moins que la maison de Dieu.  Dans notre texte, le Temple était le point de rassemblement et de départ de Juda; il reste sa destination finale: “Tous les hommes de Juda et de Jérusalem, ayant à leur tête Josaphat, partirent joyeux pour retourner à Jérusalem, car l’Eternel les avait remplis de joie aux dépens de leurs ennemis.  Ils entrèrent à Jérusalem avec des luths, des harpes et des trompettes, jusqu’à la maison de l’Eternel.”  Et finalement:  Le royaume de Josaphat fut tranquille, et son Dieu lui donna du repos de tous côtés.”  Josaphat, dans sa prière, avait parlé de la terre où lui et son peuple habitait, comme d’une possession  qui leur avait été donnée pour toujours.  Et Dieu confirma cette possession par et après Sa victoire.  Mais après la venue de Christ, cette possession “pour toujours” prend une nouvelle dimension, de même que la maison de Dieu reçoit une nouvelle dimension.  Notre destination finale est aussi celle d’un héritage promis:  les nouveaux cieux et la nouvelle terre dont parle le Livre de l’Apocalypse, et dont la venue constitue aussi la destination finale de l’histoire de l’humanité, laquelle n’est ni ne sera jamais les empires que les hommes tâchent de bâtir, et qui s’écroulent les uns après les autres.  C’est pourquoi, amis auditeurs, il vous faudra développer une perspective toute nouvelle sur notre histoire présente, lorsque vous ouvrirez votre journal demain matin, ou entendrez un bulletin d’informations à la radio.  Le grand prédicateur britannique Charles Spurgeon disait une fois:  Je lis mon journal quotidien pour voir de quelle manière Dieu conduit l’histoire.”  Dans tous les actes de votre vie il vous faut revêtir les habits de la justice, de l’humilité, de l’obéissance à l’Alliance que Christ a scellée de son sang.  Prenez votre place dans la société, revêtus d’habits consacrés, armés d’armes spirituelles, afin de témoigner du droit, de la vérité, de la souveraineté de Dieu sur toutes choses et de la réconciliation qu’il a opérée en Jésus-Christ.  Comme des hommes et des femmes spirituels, accomplissez votre rôle prophétique dans la société en proclamant en paroles et en actes quel est le vrai sens de l’histoire.  Montrez que vous savez quelle est votre destination finale et celle du monde.  Faites de votre vie une grande liturgie où la musique vous conduise à combattre sous la bannière de Jésus-Christ.  C’est elle qui vous conduira à l’héritage glorieux que Dieu a préparé pour son peuple.  Car d’autres aussi combattent pour et avec vous.  C’est ainsi que nous lisons, au chapitre 19 de l’Apocalypse:  Les armées qui sont dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs, revêtues de fin lin, blanc et pur.  De sa bouche sort une épée tranchante pour frapper les nations.  Il les fera paître avec un sceptre de fer, et il foulera la cuve du vin de l’ardente colère du Dieu Tout Puissant.  Il a sur son manteau et sur sa cuisse un nom écrit:  Roi des rois et Seigneur des seigneurs.”