JÉSUS-CHRIST PAROLE INCARNÉE (2)

Noël est-il un signe de paix et d’harmonie, ou bien une déclaration de guerre? C’est, amis auditeurs, la question que nous avons posée lors de notre précédente émission. A la lumière du chapitre deux de l’évangile selon Matthieu nous avons vu que la naissance de Jésus représentait une menace très directe pour le roi illégitime régnant alors en Palestine, Hérode, un Iduméen ne devant son pouvoir qu’aux occupants romains et à sa propre cruauté. Confronté à l’arrivée sur son territoire d’une ambassade étrangère constituée de mages orientaux qui, suivant un astre peu commun, venaient adorer un enfant en bas âge qu’ils reconnaissaient comme le véritable roi des Juifs, le roi Hérode, et tout Jérusalem avec lui, fut extrêmement troublé. Dès lors, le conflit était inévitable.

La première phase du conflit commence alors: une guerre diplomatique et d’information. Il faut bien détenir des informations fiables sur son ennemi si on veut le combattre efficacement: où se trouvent ses quartiers généraux, à combien se montent ses troupes… Et comme c’est souvent le cas lors des rencontres diplomatiques, celle-ci est accompagnée de mensonges et de désinformation: Hérode tente de tromper les visiteurs étrangers, les mages orientaux. Il prétend être prêt lui aussi à reconnaître l’autorité de son adversaire, comme s’il n’existait aucun conflit entre eux.

Mais lorsqu’il lui devient clair que la bataille diplomatique et du renseignement est perdue, la déclaration de guerre est inévitable. Et comme on pouvait s’y attendre de la part d’un personnage aussi vicieux qu’Hérode, il s’agit immédiatement d’une guerre sale: tous les enfants de deux ans et au-dessous qui se trouvent dans une province particulière, sont tout simplement assassinés. Une guerre sale: nous savons à quoi cela peut ressembler, notre époque en est pleine: terrorisme, prise d’otages, minage de voies publiques, bombardements de populations civiles... Durant cette deuxième phase du conflit, et dont Bethléhem et ses environs sont le théâtre, on n’entend décidément pas chanter: “ô douce nuit, ô sainte nuit…” Ce qu’on entend, c’est une douloureuse plainte, comme nous le rapporte Matthieu au verset 18 du chapitre 2: “Une voix s’est fait entendre à Rama, des pleurs et beaucoup de lamentations: c’est Rachel qui pleure ses enfants; elle n’a pas voulu être consolée, parce qu’ ils ne sont plus.” Et pourtant, Hérode ne peut pas non plus gagner cette seconde phase du conflit. Tous ses efforts sont vains, même s’il n’a pas les moyens de savoir s’il a remporté un succès ou non. Il assassine et sème la violence, il provoque douleur et larmes, mais n’atteint pas son but. Pourquoi? Parce qu’Hérode ne détient pas l’initiative. Ce n’est pas lui qui a initialement déclaré la guerre. C’est Dieu Lui-même qui a déclaré la guerre contre lui et contre celui qui se tient manifestement derrière lui, Satan, le prince illégitime du monde. Cela est clair ne serait-ce que par le fait que lorsqu’Hérode se met en campagne, le véritable roi des Juifs est déjà né, plusieurs mois avant qu’Hérode n’en prenne connaissance, peut-être un an, voire deux. Dieu est en contrôle: Il mène les mages orientaux vers Bethléhem au moyen de l’étoile. Par son Esprit Il les avertit de ne pas retourner faire un rapport à Hérode. Il mène le petit enfant et ses parents vers un endroit sûr. Son plan de guerre est exécuté avec succès, comme l’apôtre Paul le résume si nettement au chapitre 4 de sa lettre aux Chrétiens de Galatie: “Mais lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, né sous la loi, afin de racheter ceux qui étaient sous la loi.” Voyez-vous, Dieu seul détient l’initiative. Lui seul détermine lorsque les temps sont accomplis, lorsque la bataille décisive doit être livrée. Mais la nature de la guerre que Dieu déclare apparaît clairement lorsque l’on considère la stature de l’adversaire d’Hérode: un enfant en bas âge qui deviendra une épée pour régner sur les nations, comme le dit l’ancienne prophétie du livre des Nombres, dans l’Ancien Testament, prophétie que nous avons lue ensemble la dernière fois. La Parole même de Dieu devient incarnée en la personne de cet enfant. Qui pourrait résister la Parole de Dieu Lui-même? Écoutez ce que dit sur la Parole de Dieu la lettre aux Hébreux, dans le Nouveau Testament, au chapitre 4, versets 12 et 13: “Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus acérée qu’aucune épée à double tranchant: elle pénètre jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles; elle est juge des sentiments du coeur. Il n’y a aucune créature, qui soit invisible devant lui: tout est mis à nu et terrassé aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte.” Qui pourrait gagner une guerre contre la Parole vivante et efficace de Dieu, plus acérée qu’aucune épée à double tranchant, et qui pénètre jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles, qui est juge des sentiments du coeur? “Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais la division” dit Jésus en Matthieu chapitre 10, verset 34, dans la même veine que le passage de Luc chapitre 12 que nous avons également lu la dernière fois.

La totalité du ministère terrestre de notre Seigneur Jésus Christ se déroule en fait entre les pôles des deux Hérode qui, chacun à leur manière, veulent le faire mourir. Oui, l’ombre de la croix est déjà présente à Noël. Il n’y a pas de paix entre lui et les deux Hérode. Il n’y a pas de paix entre lui et les Pharisiens ou les docteurs de la loi. Il n’y a pas de paix entre lui et les Sadducéens. Pas de paix non plus entre lui et l’un de ses disciples. Il y a bien quelques moments de paix dans la vie terrestre de notre Seigneur: paix pour ceux qui ont cru en lui, qui l’ont salué comme le Messie, le Roi, comme par exemple Siméon, qui prit le petit enfant dans ses bras et dit: “Maintenant, Maître, tu laisses ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole, car mes yeux ont vu ton salut que tu as préparé devant tous les peuples, lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple, Israël.” Il y a aussi eu paix pour ceux à qui Jésus a dit: “Ta foi t’a sauvé, va en paix.”

Quel est donc le message de Noël pour l’Église de Jésus-Christ aujourd’hui? Est-ce un message de guerre, ou de paix?

Tout d’abord, nous ne devons pas douter qu’en la personne de Jésus-Christ, le véritable Roi est venu sur terre et s’est révélé. Sa venue comme “Emmanuel”, c’est-à-dire “Dieu avec nous” met fin à toutes les exigences des rois et souverains illégitimes qui prétendent régner sur notre vie, et qui veulent dominer aussi bien sur notre coeur que sur nos pensées. Donc, si le vrai et seul roi est venu et s’est révélé, cela signifie clairement que le Royaume de Dieu est aussi venu en la personne du Roi. Cependant, le fait que le Royaume soit venu en lui, ne signifie pas qu’il n’y ait plus d’épreuves ou de combats dans notre vie. C’est précisément ce que l’apôtre Jean nous dit, lorsqu’il écrit au début de son Apocalypse (chapitre 1, verset 9): “Moi Jean, qui suis votre frère et qui prends part avec vous à la tribulation, à la royauté et à la persévérance en Jésus, j’étais dans l’île appelée Patmos, à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus.” Voyez-vous, si le Royaume n’était pas venu en la personne de Jésus-Christ, jamais Jean n’aurait pu écrire qu’il prend part avec nous à la royauté. Mais, comme nous venons de le lire, cette participation à la royauté de Jésus Christ n’est pas détachée d’une participation à la tribulation et à la persévérance. C’est ce que nous voyons clairement au tout début de la vie terrestre de notre Seigneur Jésus: sa royauté commence en fait avec la reconnaissance de croyants comme Siméon ou encore d’étrangers comme les mages, mais elle est aussi marquée dès le début par l’oppression et la tentative de meurtre initiées par le roi illégitime. Rappelez-vous aussi, amis auditeurs: lorsque le titre officiel de “Jésus de Nazareth, roi des Juifs” est accordé à Christ par les autorités terrestres, c’est sur la croix où il est crucifié, sur le champ de bataille de Golgotha. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’est pas roi. Bien plutôt cela indique le caractère de sa royauté et de son royaume, lesquels ne proviennent pas de ce monde de péché. La confirmation divine de sa royauté a lieu au moment de l’Ascension, lorsque Jésus, après être ressuscité des morts, monte au ciel et s’assied à la droite du Père.

Chers auditeurs, nous reprendrons lors de notre prochaine émission le fil de notre méditation sur le thème que nous avons commencé à aborder la dernière fois: “Jésus-Christ Parole incarnée”, et qui nous conduit à nous demander si Noël est un signe et symbole de paix, ou bien une déclaration de guerre.