LE DIEU SOUVERAIN
“A
l’Éternel la terre et ce qui la remplit, le monde et ceux qui
l’habitent! Car c’est lui
qui l’a fondée sur les mers et affermie sur les fleuves.”
Le début du Psaume 24, amis auditeurs, nous parle de Dieu comme de
Celui qui possède la Création dont Il est l’auteur.
Tout lui appartient, sans exception.
De son côté, le psaume 19 veut exprimer le chant de l’univers
qui reconnaît Dieu comme son Créateur et en manifeste la gloire:
“Les cieux racontent la
gloire de Dieu, et l’étendue céleste annonce l’oeuvre de ses
mains”, proclame le verset 2 du psaume 19.
Donc, pas de doute: l’univers
tout entier est l’oeuvre du Dieu Eternel, et Il en est l’unique propriétaire.
Mais quelles conséquences pour la vie de tous les jours, le chrétien
peut-il tirer de cette certitude? Devons-nous
nous limiter à confesser une fois par semaine avec les chrétiens du
monde entier que seul le Dieu dont nous parle la Bible est le Créateur et
le propriétaire du monde? Ou
bien y a-t-il dans cet article de foi une dimension spirituelle supplémentaire
qui doit nous guider tous les jours et renouveler notre regard sur ce
monde en proie à tant de déchirements?
Voilà une question fondamentale à laquelle je voudrais répondre
aujourd’hui à la lumière de l’Ecriture Sainte.
Mais maintenant, écoutons
aussi ce que dit Jésus-Christ Lui-Même à Ses disciples, tout à fait à
la fin de l’Evangile selon Matthieu :
“Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom
du Père, du Fils et du Saint Esprit, et enseignez-leur à garder tout ce
que je vous ai prescrit. Et
voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.”
Avez-vous bien entendu les paroles de Jésus-Christ?
“Tout ce que je vous ai prescrit” dit-il.
Paroles à mettre en rapport avec ce qui devrait constituer
l’essence même de la vie des chrétiens, d’après l’enseignement du
Seigneur dans le Sermon sur la Montagne:
“Cherchez premièrement le
royaume de Dieu et sa justice, et le reste vous sera donné par-dessus.”
Chercher d’abord le royaume du Père Céleste dans toute sa
richesse, sans l’amputer d’aucune sorte, obéir en tout ce que Jésus-Christ
nous a enseigné, voilà la tâche du chrétien.
Il est clair que rien n’échappe au regard de Dieu.
Il est clair aussi qu’en accordant à ses enfants des dons, des
talents particuliers, pour l’enseignement, pour les affaires, pour
l’action politique ou pour quelqu’autre activité que ce soit, Dieu
veut que chacun exerce une telle activité dans l’obéissance à Sa
Parole. Car chacun, à son
poste, est un soldat du Royaume et doit en manifester le caractère unique
dans sa manière d’être, d’agir, de concevoir son travail.
C’est de cette manière que l’Evangile apporte une différence
dans la vie des gens. Même
ceux qui ne croient pas devraient être touchés par la manière,
l’esprit même dans lequel nous autres chrétiens exerçons notre
vocation. Car si une différence
n’est pas perceptible, aussi bien dans la qualité que dans le contenu
de ce que nous faisons, en quoi sommes-nous donc le sel de la terre?
Suffit-il de prier “Que Ta volonté soit faite” sans rechercher
ce qu’est la volonté de Dieu pour nos activités familiales,
professionnelles ou publiques? Un
tel Christianisme peut-il témoigner concrètement du pouvoir de guérison
de l’Evangile, dans nos sociétés ravagées par le péché?
Pour bien comprendre le mandat
que le Dieu souverain adresse à chaque homme et à chaque femme dans le
monde, il nous faut revenir au récit biblique de la Création, aux
chapitres 1 et 2 du Livre de la Genèse:
Au verset 27 et 28 du premier chapitre, nous lisons:
“Dieu créa l’homme à
son image: Il le créa à
l’image de Dieu, Homme et femme il les créa.
Dieu les bénit et Dieu leur dit:
Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et
soumettez-la. Dominez sur les
poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal qui rampe
sur la terre.” Un peu
plus loin, au chapitre 2 versets 8 et 15, nous lisons: “Puis l’Eternel Dieu planta un jardin en Eden, du côté de
l’Orient, et il y mit l’homme qu’il avait formé. (…) L’Eternel
Dieu prit l’homme et le plaça dans le jardin d’Eden pour le cultiver
et pour le garder.”
En des termes très simples,
mais d’une richesse extraordinaire et d’une portée universelle, le
livre de la Genèse définit ce qui était à l’origine, et reste
toujours, le mandat de l’homme sur terre:
la cultiver et la garder. Comment
comprenons-nous ce mandat culturel? S’agit-il
seulement d’agriculture? Non,
il s’agit de bien plus que cela. Il
s’agit de cultiver tous les domaines de l’existence humaine, en aussi
grand nombre qu’ils se présentent à notre attention.
Mais comment, me demanderez-vous, trouver une règle d’approche
et d’action qui rende gloire à mon Créateur dans telle ou telle de mes
activités? Certes, une grande
sagesse est nécessaire pour ce faire, et celle-ci ne vient qu’avec
beaucoup de temps passé à lire la Bible, à prier en demandant cette
sagesse, à observer la vie autour de soi et méditer sur le monde à la
lumière de ce qu’en dit l’Ecriture.
Oui, il faut savoir s’étonner des merveilles de la Création.
Mais avant tout, la reconnaissance de la souveraineté de Dieu sur
toutes choses demeure le fondement d’une pensée renouvelée par
l’Esprit Saint. Essentielle
aussi est la reconnaissance que le péché a tout pénétré et abîme
tout. Comment un chrétien
peut-il se satisfaire de l’état des choses tels qu’il les vit au jour
le jour lorsque la Parole divine lui parle de la restauration intégrale
de la Création au jour du retour du Christ?
Peut-on accepter sans plus le mal et l’injustice, la pauvreté et
la maladie, la guerre et la famine, les relations familiales et sociales
faussées? Tout cela ne fait
pas partie de la Création originelle bonne et parfaite dont nous parle la
Genèse. Où est le Dieu
souverain dans tout cela?… Tout
au long de ses pages, la Bible nous enseigne qu’il nous faut voir cette
misère à la lumière de la désobéissance humaine à la Loi divine.
Il n’est pas un millimètre carré dans le monde où les effets
du péché ne se fassent sentir. C’est
la Création toute entière qui est tombée dans la mort et est en proie
aux maux les plus divers. Pas
seulement l’homme et ses pensées. Mais
c’est justement lorsque le croyant désemparé a pris la mesure de la
dimension du péché, qu’il doit se tourner vers le Dieu souverain.
Car Celui-ci proclame qu’en Jésus-Christ Il fait toutes choses
nouvelles. Ecoutez ce qu’en
dit l’apôtre Paul, dans sa deuxième lettre aux Corinthiens, au
chapitre 5, versets 17 à 19: “Si
quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature.
Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont
devenues nouvelles. Et tout
cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ, et qui
nous a donné le service de la réconciliation.
Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même,
sans tenir compte aux hommes de leurs fautes, et il a mis en nous la
parole de la réconciliation.” Désormais,
donc, nous sommes appelés à remplir notre mandat culturel, le même qui
fut donné au premier homme et à la première femme, à la lumière de
cette réconciliation. C’est
en tant que créatures renouvelées que nous cultivons le jardin de la Création,
là où le Seigneur, le Dieu Souverain, nous a placés.
Nous cultivons ce jardin et nous le gardons.
Nous ne l’abîmons pas, nous ne cherchons pas à l’exploiter ou
à le détruire, mais nous vivons sous le regard bienveillant de dieu
cette réconciliation opérée en Jésus-Christ.
Nous cultivons et gardons le jardin de l’éducation de nos
enfants; nous cultivons et gardons le jardin de relations sociales et économiques
justes et saines. Nous
encourageons la culture et la garde d’une vie politique intérieure et
internationale juste et ordonnée, à la lumière de ce que Dieu nous
enseigne sur ce qu’est Sa justice et Son ordre.
Nous promouvons une culture et un art qui reconnaissent que Dieu
est le Créateur de toutes choses et que le péché est une réalité
quotidienne en et autour de nous. Mais
nous promouvons aussi une culture et un art qui reconnaissent que la Grâce
divine opère une réconciliation unique dans la vie des croyants et des
sociétés qui obéissent à Sa Loi. C’est
de cette manière que nous témoignons, chacun dans son environnement et
à son poste, de la souveraineté de Dieu.
De cette manière, nous
pouvons prendre part au chant de la Création toute entière célébrant
le Dieu souverain. Lisons à
nouveau ensemble, si vous le voulez bien, quelques versets du psaume 19:
“Tous les cieux proclament
combien Dieu est glorieux, l’étendue céleste publie l’oeuvre de ses
mains. Un jour en informe un
autre, une nuit à l’autre nuit en transmet la connaissance.
Ce ne sont pas des paroles, ce ne sont pas des discours, ni des
voix qu’on peut entendre. Cependant,
leur voix parvient jusqu’aux confins de la terre et leurs accents dans
tout l’univers (…) La Loi de Dieu est parfaite, elle nous redonne vie.
Toutes ses affirmations sont dignes de confiance.
Aux gens sans détour elle donne la sagesse.
Justes sont ses exigences, elles font la joie du coeur; et ses
ordres si limpides, donnent du discernement.”