PAR L’ESPRIT DE DIEU 2
ZACHARIE 4

Chers amis, si vous avez suivi notre dernière émission, vous savez que nous nous penchons sur la vision du chandelier en or et des deux oliviers que le prophète Zacharie a eue au temps du retour d’exil de Juda, vers l’an 520 avant Jésus-Christ. Vision relatée au chapitre 4 du livre du prophète Zacharie, l’avant-dernier livre dans l’Ancien Testament.

Une des significations symboliques du chandelier dans l’Ancien Testament concernait le peuple de Dieu, appelé à briller dans le monde, devant les nations. Au chapitre 42, verset 6, du livre du prophète Ésaïe, nous lisons: “Moi, l’Éternel, je t’ai appelé pour la justice et je te prends par la main, je te protège et je t’établis pour faire alliance avec le peuple, pour être la lumière des nations.” Un peu plus loin, au chapitre 49 (verset 6) du même livre, nous lisons encore: “C’est peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob et pour ramener les restes d’Israël: je t’établis pour être la lumière des nations, pour que mon salut soit manifesté jusqu’aux extrémités de la terre.” Le chandelier était placé à l’intérieur du sanctuaire, dans le Temple. Comme tout chandelier à cette époque, il était alimenté en huile et ne pouvait brûler que si les Lévites, c’est-à-dire les prêtres consacrés, versaient régulièrement de l’huile dans les sept lampes. Le prophète Zacharie connaissait très bien cet usage. C’est pourquoi il est si surpris de voir, dans sa vision, un récipient d’huile rond au-dessus du chandelier: de l’huile d’or est versée des branches des deux oliviers dans le récipient par le biais de deux tuyaux, et sept autres tuyaux conduisent cette même huile du récipient aux sept lampes du chandelier, qui est lui aussi fait d’or. Dans la vision adressée au prophète, aucun homme, qu’il soit prêtre ou non, n’est là pour alimenter les lampes. L’huile parvient directement des deux oliviers. Et lorsque Zacharie s’enquiert au sujet de la signification des deux oliviers, l’ange à son tour exprime quelque surprise: “Ne sais-tu pas ce que c’est?” dit-il, comme si le prophète, plus que tout autre, devrait comprendre ceci. Or l’explication de la vision semble assez éloignée de ce que Zacharie a vu: “C’est ici la parole que l’Éternel adresse à Zorobabel: ce n’est ni par la puissance, ni par la force, mais c’est par mon Esprit, dit l’Éternel des armées. Qui es-tu, grande montagne? Devant Zorobabel tu seras aplanie. Il en sortira la pierre principale au milieu des acclamations: Grâce, grâce pour elle!” Qu’est-ce que cela a à voir avec le chandelier et les deux oliviers? De manière bien évidente, la pierre principale se réfère à l’achèvement du Temple, plus précisément à la dernière pierre posée au sommet du bâtiment. Il est clair que le Seigneur promet que tous les obstacles qui semblent empêcher la construction du Temple disparaîtront, tout comme une montagne est aplanie. Et pourtant, quelle est exactement la relation entre l’Esprit de Dieu qui accomplit tout ceci, et le chandelier? Et bien la voici, amis auditeurs: c’est l’Esprit de Dieu lui-même qui verse l’huile d’or dans le chandelier, dans une relation proche, on pourrait presque dire intime. Quant à lui, le chandelier qui devrait être dans le Temple et qui symbolise le peuple de Dieu, est déjà assuré de la présence de l’Esprit de Dieu alors même que le Temple n’est pas construit. L’Esprit de Dieu repose sur son peuple et complètera lui-même la construction du Temple. Le message de réconfort consiste en ceci, que l’Esprit de Dieu n’attend pas que le Temple soit reconstruit par Zorobabel et les Judéens pour reposer sur eux. Il est déjà à l’oeuvre parmi eux, les alimentant avec l’huile d’or et leur accordant la force dont ils ont besoin. Ce n’est donc pas par leur propre force, où avec l’aide de quelque puissant voisin que le bâtiment sera achevé, mais par la foi dans cette glorieuse vision de l’Esprit reposant sur eux et les équipant. Une force humaine, un pouvoir terrestre pourraient-ils jamais remplacer l’action de l’Esprit de Dieu actif au milieu du peuple de Dieu? L’alliance que le petit royaume de Juda avait conclue avec l’Égypte quelque soixante-dix ans plus tôt ne l’avait pas empêché de tomber aux mains des Babyloniens. Bien des années auparavant, le jeune David n’avait pas vaincu le géant Goliath parce qu’il possédait des armes puissantes, mais parce qu’il était venu combattre au nom de l’Éternel des armées, le Dieu d’Israël… Ainsi donc, le Dieu des armées promet que la construction du Temple sera complétée. Cela signifie-t-il nonchalance et paresse pour Zorobabel et le peuple? Non, pas du tout. Cette promesse est au contraire le meilleur encouragement qui leur soit donné pour se mettre à l’oeuvre. Notre responsabilité comme enfants de Dieu se trouve toujours augmentée lorsque Dieu nous assure qu’il est avec nous. “Les mains de Zorobabel ont fondé cette Maison, ses mains l’achèveront.” Ces mains avaient été appelées à travailler dur, non à demeurer nonchalantes ou paresseuses. Tel est aussi l’appel qui nous est adressé, amis auditeurs. La vie chrétienne se déroule constamment sur ce fil étroit: je dois fournir tous mes efforts pour accomplir le travail qui m’a été confié, sans jamais perdre de vue la perspective de ma totale dépendance vis-à-vis de l’Esprit de Dieu. Autrement, je risque de tomber dans la tentation d’attribuer à mes propres mérites le travail accompli. A mes yeux, tout devient alors le fruit de ma propre puissance, de ma propre force, et non de l’Esprit de Dieu. Le 12 Mars 516 avant Jésus-Christ, en dépit d’innombrables obstacles et après un labeur intense, le temple entrepris par Zorobabel était achevé et inauguré. “Ses mains l’achèveront, et tu reconnaîtras que l’Éternel des armées m’a envoyé vers vous.” La parole adressée au prophète Zacharie s’était accomplie. Cependant, cet accomplissement revêt une dimension qui s’étend bien au-delà de la simple construction d’un temple de pierres, lequel allait être des années plus tard à nouveau détruit par les ennemis du peuple de Dieu. Dans l’accomplissement de la promesse divine, une lumière totale est jetée sur la relation qui existe entre le peuple et le chandelier. Oui, la vision du prophète Zacharie possède une dimension cosmique car ce n’est pas seulement le peuple de Juda qui se réjouit à la vue du Temple achevé, en criant “Grâce, grâce pour elle!”, appelant ainsi la bénédiction de Dieu sur cet édifice de culte. Le verset 10 du chapitre 4 nous dit en effet: “Car ces sept-là se réjouissent de voir le fil à plomb dans la main de Zorobabel. Ce sont les yeux de l’Éternel qui parcourent toute la terre.” Dieu a un plan universel pour son Temple et pour son peuple, symbolisé par le chandelier. Le peuple de Dieu, son Église, ne se limitera pas à Jérusalem. Comment le Seigneur des armées, dont les yeux parcourent toute la terre, pourrait-il limiter le témoignage de sa gloire à cette aire géographique? Il y aura des chandeliers sur toute la terre, une extraordinaire multiplication de lampes brillant partout dans le monde. Six cents ans après le prophète Zacharie, un autre témoin privilégié de Dieu, l’apôtre Jean, recevait lui aussi la vision d’un chandelier. Dans le livre de l’Apocalypse, au verset 12 du premier chapitre, nous lisons: “Je me retournai pour découvrir la voix qui me parlait. Après m’être retourné, je vis sept chandeliers d’or, et au milieu des chandeliers quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme. Il était vêtu d’une longue robe et portait une ceinture d’or sur la poitrine.” Et plus loin, au verset 20: “Quant au mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma main droite, et aux sept chandeliers d’or: les sept étoiles sont les anges des sept Églises, et les sept chandeliers sont les sept Églises.” L’Église en effet, greffée sur sa tête, Jésus-Christ, est aussi une lumière pour les nations. Elle peut remplir le rôle de prophète, prêtre et roi parce que Christ est celui qui accomplit parfaitement ce triple mandat. La vision de Zacharie nous parle aussi de cela. Car quand le prophète demande ce que sont les deux branches d’olivier versant de l’huile dans le réceptacle, l’ange répond: “Ce sont les deux oints qui se tiennent debout devant le Seigneur de toute la terre.” Aussi bien Zorobabel, le prince du peuple, descendant de la lignée royale issue de David, que le grand prêtre Josué sont symbolisés par ces deux branches: ils sont les deux oints, ce qui signifie que de l’huile a été versée sur eux, la même huile qu’ils communiquent au chandelier, le peuple de Dieu. L’Esprit de Dieu est avec eux, il les oint, et à travers eux tout le peuple, qui est maintenant équipé pour effectuer les travaux de construction du Temple et pour témoigner. Et le prophète Zacharie, inspiré par l’Esprit de Dieu, est là aussi pour communiquer cette extraordinaire vision. Le roi Zorobabel, le grand prêtre Josué et le prophète Zacharie sont unis ensemble dans un même Esprit, et à travers eux tout le peuple. Aujourd’hui le témoignage de l’Église brille jusqu’aux extrémités de la terre, car la domination de Jésus-Christ est aussi vaste que les régions où l’Évangile est prêché et prend racine. Le Temple continue de croître en stature, avec Jésus-Christ comme pierre d’angle. Voyez-vous, amis auditeurs, pourquoi l’Éternel des armées avertit de ne pas mépriser le jour des petits commencements? L’accomplissement de la vision de Zacharie est amené à une dimension que Zorobabel lui-même n’aurait jamais pu imaginer au jour des “petits commencements”…

En fin de compte, nous devons nous demander d’où nous vient aujourd’hui l’huile d’or? Josué et Zorobabel ne sont plus là pour nous communiquer l’huile de l’Esprit. Mais nous avons une bien meilleure huile pour nous nourrir et nous faire luire: le corps et le sang du Christ sont pour tous les croyants ce que l’huile était au chandelier. Dans l’Évangile selon Jean, au chapitre 6, nous lisons en effet les paroles suivantes: “En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang est vraiment un breuvage. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi. C’est ici le pain descendu du ciel. Il n’est pas comme celui qu’ont mangé vos pères: ils sont morts. Celui qui mange ce pain vivra éternellement.” Et à ses disciples qui le questionnent en privé sur la signification de ces paroles, Jésus ajoute: “C’est l’Esprit qui vivifie. La chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et vie.” Puissiez-vous, amis auditeurs, vous nourrir de ces paroles de vie, inspirées par l’Esprit de Dieu, et briller ainsi au milieu d’un monde d’obscurité, témoignant par là de la toute puissance de Dieu à qui appartient tout l’univers.